Les historiens nous proposent différentes approches de l’origine de cet ancien itinéraire de pèlerinage, aujourd’hui ressuscité en itinéraire de randonnée de loisirs et de découverte de notre région.
Ce chemin remonte en 58 avant JC, à l’époque où Jules César ouvre une « Route de Rome » à travers la France. Cette voie fut appelée « voie des Lombards », puis « Iter Francorum » ou « Via Francisca » à partir de 725 après JC.
La « Via Francigena » est mentionnée sous ce dernier nom pour la première fois dans l’Actum Clusio, un parchemin de l’Abbaye de San Salvador al Monte Amiate en Toscane en 876.
C’est l’itinéraire de pèlerinage majeur du Nord de l’Europe jusqu’à Rome. L’initiateur de cette itinérance est l’Archevêque de Canterbury, Sigenic, qui se rend lui-même à Rome à pieds en 990 pour rencontrer le Pape Jean XV pour recevoir le pallium et le manteau de son investiture.
De cette Via Francigena historique, sont connus avec certitudes les villes de Guînes, Thérouanne, Bruay, Arras dans le Pas-de-Calais puis Cambrai, Reims, Besançon, Pontarlier, Lausanne, Aoste, Pavie, Sienne et Bolsena pour arriver à Rome. Soient 80 lieux d’étapes incontournables issus du journal de voyage de l’Archevêque saxon.
Au Moyen Age, on appelait « Via Francigena » l’ensemble des parcours suivis par ceux qui voyageaient entre l’Angleterre, la France et l’Italie, dont Rome constituait l’un des buts principaux, sans en être le seul.
Cet ensemble de chemins traversait les territoires actuels de la France, la Suisse et l’Italie où se côtoyaient Marchands et pèlerins.
Tombée en désuétude à partir du XVème siècle par la décadence des foires de Champagne, les guerres, les désaccords politiques et sociaux et l’ouverture de nouvelles routes qui traversaient les Alpes centrales et orientales, il faudra attendre 1985 pour que l’archéologue Giovanni CASELLI finalise un long travail des reports cartographiques du réseau des routes connu de la « Via Francigena », constitué au cours des siècles.
Reconnu par le Conseil de l’Europe en 1994 comme faisant partie des « Caminos de Europa », la Via Francigena, au même titre que le chemin de Saint Jacques de Compostelle, est aujourd’hui un projet d’itinéraire qui relie comme un fil conducteur l’histoire, la religion, l’art et l’économie de l’Europe.
Depuis 2 ans, à l’initiative du territoire d’Artois-Lys, la Via Francigena est devenue dans le Pas-de-Calais un projet d’itinéraire de randonnée transversale reliant Calais à Arras.
Il est proposé des étapes d’environ 20 kilomètres, privilégiant des sentiers de petites et de grandes randonnées pédestres existants et reconnus pour leurs qualités : faible taux de bitume, mais surtout favorisant la découverte des paysage et du Patrimoine.
De Calais, le randonneur reliera Wissant, le long du GR du Littoral de la Côte d’Opale. C’est ensuite l’étape de Wissant à Guînes entre la plaine de Flandres et les derniers contreforts du boulonnais. De Guînes, c’est un itinéraire au cœur des Trois-Pays qui nous mènera sur les pas des moines de l’Abbaye de Licques.
